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L’ILLUSTRE MAURIN

CHAPITRE XLIV


Où l’on verra, d’après son propre aveu, quelles étaient les odeurs favorites d’un gueux parfumé, et quelle mésaventure les bons gendarmes n’avouèrent jamais.


Lagarrigue chassait de temps en temps avec Maurin les bêtes puantes pour le compte du prince russe. Ils avaient mis à profit pour cela tout le mois qui avait précédé l’ouverture de la chasse. Maintenant la chasse était ouverte : on chassait le vrai gibier. Cependant, Maurin voulait une fouine. Et ils allèrent ensemble un jour tendre des pièges nouveaux et visiter les anciens.

— Sacrebleu ! disait Maurin à Lagarrigue, tandis qu’ils étaient en route pour leur expédition, il faut qu’il y ait ici quelque charogne ; ça sent bougrement mal !

Et ils cheminaient.

Un peu plus loin :

— Sacrebleu ! dit Maurin, ça sent toujours plus mal.

Lagarrigue ne répondait pas. Ils cheminèrent encore un peu de temps et Maurin répéta :

— Quelle mauvaise odeur ! c’est drôle. !… Elle est donc partout ! On dirait qu’elle nous suit ?

Alors, Lagarrigue, très simplement :

— C’est moi, dit-il.

— Comment ! quoi ? qué mi diès ?

— C’est moi qui sens mal.