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L’ILLUSTRE MAURIN

manches de son pourpoint et qui mit ses bottes. Là-bas, je laisserai le costume de mes ancêtres… Tu le rapporteras chez moi.

— Allons-y ! allons-y ! grogna Pastouré en secouant la tête… C’est facile à dire. Écoute d’abord mes explications. En te quittant, j’ai pris la diligence ; je suis allé aux Cabanes-Vieilles, chez moi ; j’ai remis dans le coffre mon costume de dragon et je suis revenu à Cogolin…

— Chez moi ?

— Chez toi ; j’entre ; je prends tes habits de tous les jours, je ressors…un gendarme que tu connais se présente à moi !

— Nom de pas Dieu ! nous y voilà encore ! dit Maurin en soupirant. Elle ne pense donc qu’à moi, la gendarmerie ? Et qu’est-ce qu’il t’a dit, celui-là ?

— Ils étaient deux, comme de juste : « Nous savons que Maurin s’est enfui en tenue de bravadeur. Vous venez, c’est clair, chercher ses vêtements de tous les jours. Vous êtes requis de nous dire en quel endroit Maurin se cache à cette heure. »

— Tu n’as pas voulu me vendre, pardi ! et que leur as-tu répliqué ?

— Espère un peu ! — « Volontiers je vous le dirais, gendarme, si je le savais. — Allons donc ! puisque vous portez ses habits, vous ne pouvez pas ignorer où il se trouve ! — C’est ce qui vous trompe, gendarmes, comme je vais vous le faire comprendre. L’ami Maurin est beaucoup trop intelligent, voyez-vous, beaucoup trop pour ne pas prévoir que vous pouviez me rencontrer par hasard et me poser des questions à son endroit ; et pour m’éviter l’ennui de vous mentir ou de