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L’ILLUSTRE MAURIN

vermine. Et pour quant à l’ouverture, j’ai promis de la faire avec de beaux messieurs et notre député…

Ainsi ils passèrent, à deviser, deux heures bien agréables.

Tonia dut le quitter enfin, lui laissant de bonnes provisions de bouche et promettant de revenir le lendemain.

Le lendemain, vers la fin du jour, elle était là, lorsque reparut Pastouré.

— Eh bien ? dit Maurin, et mes frusques ? Tu arrives sans ?…

— Il a bien fallu ! j’ai dû les laisser dans les bois !… Les gendarmes en sont la cause.

— Mais sacrebleu ! s’écria Maurin, je ne peux pourtant pas passer ma vie habillé en mousquetaire !… Si Saulnier avait deux pantalons il m’en prêterait un, mais il n’en a qu’un, péchère ! et qui lui est bien utile pour être convenable sur la route publique. Je ne peux pas rester avec ces bottes du temps d’Hérode et ce chapeau à plume qui ferait courir, devant moi, même les tortues des Maures ! J’ai l’air d’un de ces fantômes qu’on met debout au milieu d’un champ de petits pois pour épouvanter les moineaux. Trouve-moi un costume de personne naturelle, poursuivit Maurin avec douleur. Le mousquetaire que je suis commence à m’embêter autant qu’un Espagnol ! Et je m’ennuie à la fin d’être ici prisonnier par la faute du grand saint Tropez !

— Tu t’emballes, déclara Pastouré… Tes habits ne sont pas très loin.

— Et où sont-ils ?

— Je vais te le dire.

— Allons les retrouver, s’écria Maurin qui enfila le