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L’ILLUSTRE MAURIN

CHAPITRE XXXVI


De l’agréable conversation que la jolie Corsoise eut avec son mousquetaire, et comment, en sa qualité de dragon chargé d’une reconnaissance, Parlo-Soulet se vit dans la nécessité de rendre compte de sa mission et fut prolixe sans être ennuyeux, bien qu’il ne se parlât pas à lui-même.


À l’aubette, lorsque Saulnier se rendit à son travail, Pastouré partit. Il se rendait aux Cabanes-Vieilles, pour changer d’habits. Il devait au retour prendre à Cogolin ceux de Maurin et les lui rapporter aussitôt. Saulnier poussa la complaisance jusqu’à s’en aller, ce jour-là, travailler du côté de la cantine du Don. Il put de cette manière prévenir Tonia que Maurin s’ennuyait tout seul dans son cabanon, forcé, par son habit de demeurer bien caché.

Elle vint le retrouver dès que cela fut possible, en se cachant elle aussi de son mieux, et elle s’était arrangée pour apporter à son Maurin de quoi boire et manger agréablement.

De même qu’il lui plaisait à elle mieux qu’un gendarme, elle lui plaisait à lui mieux que toute autre, cette fille armée, et ils étaient très heureux quand ils étaient ensemble. Vraiment il négligeait pour elle toutes les autres, mais elle n’y croyait guère, Il le lui répéta pourtant cette fois, mais ces jalouses ne se contentent pas d’une parole.