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L’ILLUSTRE MAURIN

CHAPITRE XXXI


Comme quoi le grand Empereur recula devant un Six-Fournain.


Au moment où Maurin entrait dans les arènes, suivi de Pastouré, Tonia, de son côté, y arrivait avec son père dans la carriole que leur avait prêtée leur voisin, le cantinier du Don.

Orsini attacha son cheval au tronc d’un pin parasol, non loin des montures de Pastouré et de Maurin, qu’il reconnut aux rubans de fête qui enguirlandaient les harnachements, et avec sa fille il entra dans le cirque.

Pastouré le désigna à Maurin :

— Regarde ta Tonia, là-bas, avec Orsini. On dirait qu’ils te suivent.

— Ils suivent les fêtes, dit Maurin, et puis les Corsoises sont un peu Espagnoles : elles ont le couteau à la jarretière.

Tonia, de loin, sourit à Maurin, qui, tout de même, se sentait fier d’être tant aimé par elle, — mais qui se trouvait d’autant plus malheureux d’avoir fui les gendarmes sous les yeux de sa belle amie.

Les arènes, tout en bois et construites hâtivement, étaient cependant assez vastes. C’était un cirque à ciel ouvert, de forme elliptique ; les palissades extérieures avaient près de cinq mètres de hauteur et celles qui