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L’ILLUSTRE MAURIN

CHAPITRE XXX


D’une mémorable conversation entre un instituteur et un sénateur, à laquelle assista Maurin, et d’où il appert que la République française obéit à un roi qui s’est donné cette devise : « Abrutir pour gouverner. »


Le champ de course de Cogolin, au fond du golfe de Grimaud, est établi dans un vaste espace sablonneux, sur lequel s’élèvent çà et là de magnifiques pins parasols. Là, quand le regard ne se porte pas sur les collines trop proches, on pourrait se croire en Camargue même. Mêmes pins, même sable, mêmes tamaris, mêmes saladelles…

C’est sur ce terrain que, tous les ans, ont lieu les courses de chevaux qui attirent une foule de spectateurs venus de Toulon, d’Hyères, de Draguignan, de Saint-Raphaël, de Cannes, de Marseille et de maint autre lieu.

Cette année-là, des entrepreneurs de jeux tauromachiques avaient imaginé d’exploiter à leur profit la réputation du champ de course de Cogolin, comme aussi le voisinage de la bravade tropézienne. Ils s’étaient dit que, le lendemain de la procession, ils auraient sans doute toute la partie étrangère du public, et, le jour même de la procession, tous ceux qui se contentent de n’assister que peu d’instants à la bruyante fête traditionnelle. Le calcul n’était pas sot.