ainsi, sur toute sa face, en hiéroglyphes parlants qui disaient justement ce que ne disaient pas ses lèvres.
— Et, fit Maurin paisible comme un Arabe au repos, l’histoire s’arrête là ?
— À peine si elle commence ! déclara Saulnier.
Maurin s’assit sur le tas de pierres, son fusil entre les jambes.
— Voilà, reprit Saulnier, un fusil qui, en ce temps-ci, peut te faire arriver encore des ennuis. Tu dois pourtant, compère, en être fatigué, des procès-verbaux. La chasse, depuis hier, est fermée.
— Eh ! répliqua Maurin, ne vois-tu pas que je rapporte, censément, mon fusil à la maison ?
Tout deux se mirent à rire, d’un air également malicieux.
— Et puis, expliqua Maurin, tu sais bien que je chasse les aigles ! c’est bête puante, à tuer en toute saison. Le renard aussi.
— Ne dis pas du mal des renards, fit Saulnier, et songe que l’aigle ne se casse pas (chasse pas) au chien d’arrêt.
— Je te demande bien excuse, protesta Maurin ; je peux prouver qu’un chien est le meilleur appât pour attirer les aigles.
À ce souvenir qui évoquait la mésaventure de Secourgeon, ils s’esclafèrent si fort que Saulnier, fatigué de rire debout, se mit à pouffer courbé en deux, une main sur chaque genou. Il eût été, sans cela, forcé de s’asseoir ; le rire le secouait comme un mistral qui abat des prunes secoue un prunier.
— Et ton histoire ? dit Maurin.
— Ah ! dit Saulnier en respirant largement, depuis