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L’ILLUSTRE MAURIN

CHAPITRE XXIX


Où l’on verra l’illustre bravadeur Maurin des Maures reconnaître l’Espagne comme l’ennemie héréditaire de ses aïeux maures et tropéziens.


Porter, avec le tromblon et l’épée, un costume qui vient de vos ancêtres, et cela dans un jour de fête solennelle ; être subventionné par l’État, pour célébrer un fait d’armes national ; — puis, malgré une victoire comique remportée sur un seul gendarme, sonner la retraite et s’enfuir, — cette attitude en somme n’était pas très glorieuse pour un mousquetaire aussi brave que l’était Maurin…

Il est hors de doute que, à l’homme qui en est revêtu, le costume quel qu’il soit suggère des pensées conformes aux traditions qu’il évoque.

Maurin, confusément, souffrait… Dans les vieux plis de son pourpoint reprisé, tout un passé de gloire frémissait de honte et lui reprochait de n’être qu’un mousquetaire de mascarade, bien qu’il eût protesté du contraire quand Tonia avait tant ri, la veille, en recousant les boutons de la vénérable défroque.

Tonia, après tout, venait d’assister à la fuite du héros ! Elle avait, il est vrai, assisté également à la ridicule baignade de Sandri ; n’importe, Maurin n’était pas content !