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L’ILLUSTRE MAURIN

CHAPITRE XXVIII


De l’invraisemblable mais authentique discord qui finit par mettre aux prises les deux fanfares de la commune de Bourtoulaïgue — et comment Maurin et Pastouré, se trouvant mêlés à cette effroyable querelle, en sortirent à leur honneur, après que ce dernier eut emprunté une clarinette à un musicien pour la prêter à un cheval.


Le bon Parlot-Soulet n’augurait rien de bon de la présence de Maurin aux fêtes de Saint-Tropez, en dépit de l’inviolabilité des bravadeurs.

François le matelassier le prévint. « Il courait des bruits qui étaient vilains ; on parlait d’une concentration, à Saint-Tropez, de toutes les brigades de la région des Maures ; on voulait en finir avec le braconnier ; les brigades étaient sans cesse à croiser sur les routes, à se communiquer des renseignements. » Bref, selon François, Maurin eût mieux fait, cette année, de ne pas assister à sa chère bravade.

Mais Maurin avait trop le sentiment de ce qu’on doit aux traditions nationales, il avait trop le respect instinctif du passé, père du présent, pour renoncer à son rôle de bravadeur.

Tonia n’avait rien entendu dire d’inquiétant ; elle voulut voir la fête illustre, et Orsini, ignorant la présence de Maurin à Saint-Tropez, y accompagna sa fille. Comme elle, il se montrait curieux de la célèbre bra-