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L’ILLUSTRE MAURIN

par les lettres patentes de tous les rois, jusqu’à Louis XIV.

Mais sous le règne de ce puissant monarque, les armées permanentes ayant été créées, les habitants ne furent plus tenus à un service militaire obligatoire et régulier ; la défense de la ville fut confiée aux soldats du roi établis dans la citadelle ; et le capitaine de ville perdit l’autorité qu’il avait jusqu’alors possédée.

Mais, en cessant de faire usage de leurs armes pour la défense de leur ville, les Tropéziens les conservèrent pour honorer leur saint patron. Le capitaine de ville, suivi du major et du porte-enseigne, continua à se mettre en tête de la bravade, et les habitants, dépouillés de leur ancien prestige militaire, ne furent que plus zélés à reprendre, le jour de la fête patronale, le costume et les armes qu’ils avaient jusqu’alors portés.

Hélas ! le capitaine de ville se dispense parfois d’assister à la bravade !… Alors, en 1759, le conseil municipal décide que désormais on donnera tous les ans au capitaine de ville une épée d’argent, à la condition expresse qu’il se mettra à la tête de la bravade le jour de la fête.

Plus tard l’épée d’argent de cent livres est remplacée par une pique d’honneur « moins coûteuse ».

Le capitaine de ville est nommé par le conseil municipal, chaque année, le lundi de Pâques ; il reçoit des pouvoirs spéciaux, la pique et trois cents francs d’indemnité. C’est seulement depuis 1806 que la pique remplace l’épée.

Voici, d’après le Guide de la Bravade de MM. Lally et Condroyer, le cérémonial de la nomination du capitaine de ville (imprimé à Saint-Tropez en 1888) :

Le lundi de Pâques, quand le conseil municipal a choisi le capitaine de ville, une délégation de trois membres se rend immédiatement chez l’élu pour lui annoncer la bonne