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L’ILLUSTRE MAURIN

— C’est une idée qui te ressemble, conclut Parlo-Soulet.

La charrette, à ce moment, suivait un chemin creux, sonore et montant. Les bêtes s’arrêtèrent pour souffler. Les grincements de la charrette se turent. Dans le silence subit, Maurin crut entendre un bruit suspect. Il se retourna promptement et vit, au tournant du chemin, derrière eux, disparaître un prudent chapeau de gendarme.

Il fit signe à Pastouré de se taire et de remettre la charrette en mouvement.

Pastouré devina de quoi il retournait et il obéit.

Maurin s’éloigna sans bruit. En quittant Saint Raphaël il avait mis ses souliers dans le caisson de la charrette et repris ses espadrilles. Le fracas des roues couvrait d’ailleurs le tapage des cailloux qui dégringolaient sous ses pieds ; il avait déjà ainsi gagné au large quand ses persécuteurs, qui, malheureusement pour eux, avaient cru devoir faire halte, se dissimuler un moment et « tirer des plans », au lieu d’agir, se décidèrent à reprendre leur marche.

Arrivés au point où la charrette s’était arrêtée un instant, l’un d’eux, ayant levé les yeux par hasard, toucha en silence le bras de son camarade, et du doigt lui montra Maurin qui escaladait la colline.

Ils cherchèrent à se rendre compte des chances de succès qu’offrait dans ces parages une chasse à l’homme.

À vol d’oiseau, Maurin n’était séparé d’eux que par une centaine de mètres. Mais il ne s’agissait pas de l’atteindre en volant !

Le seul moyen d’arriver jusqu’à l’endroit où il se