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L’ILLUSTRE MAURIN

— Le monde n’est pas méchant. Il est bête seulement. J’en suis l’exemple, et je ne sais que vous dire et je ne peux rien faire pour vous !… Ah ! si vous étiez médecin « pas en retraite », je vous conduirais votre voiture volontiers !…

M. Rinal le serra dans ses bras.

Le lendemain Pastouré et Maurin défleurirent leur charrette et se mirent en route pour rentrer aux Cabanes-Vieilles.

Les gendarmes, prévenus, partirent une heure plus tard à leur poursuite :

En route, Pastouré dit à Maurin.

— Maintenant, aux Cabanes, j’ai du large, il y a place pour toi. C’est une de tes maisons.

— Les maisons ne sont pas sûres pour moi, dit Maurin. Les maisons, ce sont des souricières qu’on se prépare à soi-même. Pour toutes ces bêtises de procès-verbaux on me traquera encore longtemps… Une idée m’est venue, Pastouré. Le beau temps arrive. En différents endroits des Maures je me ferai, à la cime des arbres, des agachons bien cachés dans les verdures hautes, comme ceux que font certains pour chasser les ramiers, et là, l’été, des fois, je pourrai dormir tranquille.

— Oui, et les chasseurs d’écureuil te tireront des coups de fusil.

— Je n’ai crainte. Les écureuils ne rôderont pas autour de moi.

— Je te tiendrai des fois compagnie, dit Pastouré, sans s’étonner davantage. Ce sera drôle, là-haut !

— Je construirai la première de mes cachettes aux entours de ta maison, pour essayer la manière, et si on s’y trouve passablement, j’en ferai d’autres.