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L’ILLUSTRE MAURIN

Et ces huit personnages, assis dans leur jardin roulant, allèrent ainsi à la mairie, puis à l’église.

— Quelle imprudence ! dit à Maurin l’adjoint qui les maria. Par bonheur les gendarmes d’ici ne se doutent pas que vous y êtes… Allez-vous-en au plus tôt !

M. Rinal et M. Cabissol avaient voulu assister au mariage, à côté des frères Pons, les grands chasseurs de l’Estérel.

Maurin et Pastouré souriaient, satisfaits.

À Parlo-Soulet quelqu’un dit :

— Vous l’avez marié bien vite, votre fils, après la mort de votre frère ?

— Mon frère en est bien content, répliqua-t-il ; et bien contente en est, sous la terre, la brave mère de Maurin.

Et M. Rinal, en sortant de la mairie :

— Maurin, voilà votre fille établie. Je vous félicite et je suis heureux. Votre petit Bernard travaille bien. J’ai de petites, très petites économies, mais je n’ai pas de parents. Elles seront pour lui. Césariot est bien à son affaire maintenant. Il revient me voir volontiers. Il commence à bien comprendre. Celui-là aussi, nous le mettrons à l’abri des plus gros ennuis de la vie, et vous serez heureux parce que vous le méritez.

Maurin leva sur M. Rinal un œil plein d’une reconnaissance infinie. Hercule, son griffon, n’avait pas un plus beau regard.

— Monsieur Rinal, dit Maurin, pour des hommes comme vous on voudrait vivre et mourir ; on vous suivrait jusqu’au bout du monde. Je ne peux vous rien dire de plus, que je n’ai pas appris à parler…

Il réfléchit et ajouta :