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L’ILLUSTRE MAURIN

— Et alors ? répondit-elle.

— Voulez-vous voir mon jardin ?

— Volontiers, monsieur Firmin.

Il lui montra les belles plantes, les palmiers phénix, les dattiers, les collections d’agavés, celles de mimosas. Il expliqua sa clientèle, ses chances de succès, le chiffre des recettes mensuelles, qu’il augmenterait bien sûr. Il s’enrichirait ou du moins, s’il ne s’enrichissait pas, tout de même on pourrait vivre heureux avec ce qu’on gagnerait. Il enverrait à Paris des fleurs de mimosas, l’hiver, et des roses. Thérèse pourrait rester quelque temps encore chez le prince et dans deux ou trois ans quitter sa place pour vivre en maîtresse chez elle.

Elle souriait, elle acceptait tout, mais il ne lui avait pas dit le mot : « Tu me plais, je t’aime. »

Cela ne lui venait pas. Quand il lui eut fait visiter en détail son jardin, il y eut entre eux un long silence, puis il repéta sa concise question première :

— Et alors ?

— Et alors, dit-elle, pardi !… puisque je suis là !

Elle riait. Il se mit à rire aussi.

— Je suis venue, dit-elle, par la permission de mon père.

— Alors, vous voulez bien de moi, mademoiselle Thérèse ?

— Vous avez l’air si brave ! dit-elle, et votre père aime tant le mien !

Là-dessus, Maurin arriva :

— Ça marche-t-il, les enfants ?

— Nous sommes d’accord, mon père.

— La princesse est contente de toi et le prince de sa collection d’oiseaux ; je viens de le voir. Il donne