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L’ILLUSTRE MAURIN

CHAPITRE XXIII


Où, sans autre raison que le plaisir de rendre visite à un brave homme, l’auteur conduit le lecteur chez Victorin Pastouré, frère de Parlo-Soulet.


Victorin Pastouré, le frère de Parlo-Soulet, habitait au cœur des Maures, à quatre lieues de Roquebrune, une maison isolée au milieu d’un champ créé de sa main, en plein bois, au quartier des Cabanes-Vieilles, Lui-même autrefois l’avait « essarté » (défriché par le feu).

La maison était pauvre, mais le champ n’était pas sans valeur. Victorin était le type du paysan travailleur acharné à la terre et thésauriseur.

Les deux frères possédaient d’ailleurs une autre bastide et un autre champ dans l’Estérel, non loin de la légendaire ferme des Adrets. Ils avaient là un fermier qui tous les ans venait exactement aux Cabanes-Vieilles, payer le patron. Les Pastouré étaient donc à leur aise.

C’est par amour de la solitude et du travail que Victorin vivait aux Cabanes, tout seul, bêchant, labourant, semant son blé et son avoine, taillant sa vigne, chassant aussi parfois, — mais tandis que Parlo-Soulet courait les Maures d’un bout à l’autre bout, en compagnie de Maurin, Victorin faisait autour de sa maison le vol du héron, décrivant un cercle toujours le même,