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L’ILLUSTRE MAURIN

Enfin, tout est bien qui finit bien, les méchants n’ont pas toujours la victoire et, pour cette fois, Maurin est sauvé…

« C’est égal, il se fait trop d’ennemis : d’abord Grondard ! celui-là croit que c’est Maurin qui a tué son père, une canaille connue pour canaille par le monde entier ; puis Sandri, dont il a pris la fiancée Tonia ; puis Orsini, le père de Tonia, qui aimerait mieux que sa fille épousât le gendarme ; puis ce richard Caboufigue qu’il empêche d’être député ; puis Tonia elle-même qui, étant Corsoise, a une manière d’aimer terrible et qui, s’il la rend jalouse, pourra bien lui donner, un de ces quatre matins, un coup de son aiguille corse… Il ne se méfie pas assez des femmes, Maurin ; c’est son péché. Il les aime toutes, il a tort… elles lui joueront un mauvais tour… c’est moi Parlo-Soulet qui me le dis à moi-même !

« Qu’heureusement, pour le quart d’heure, il semble que ses amis ont le dessus.

« Ce M. Rinal, qui aime Maurin, a véritablement de belles connaissances, il a des amis dans le gouvernement et, l’autre jour, à ce ministre qui est venu le voir à Bormes, il a demandé de sauver Maurin qui se le mérite ! Et toutes ces maudites affaires si embrouillées, tous ces procès-barbaux qu’on lui fait chaque fois qu’il prend parti pour la justice juste contre les coquins et les imbéciles, tout ça va être oublié, tout ça sera bientôt comme si ça n’avait jamais été, ni vu ni connu, et les ennemis de Maurin, les Grondard et les Sandri en tête, auront, mes beaux anges de Dieu ! un nez long comme d’ici aux Martigues. Après ça, de sûr, il s’en fera faire d’autres, des procès-barbaux, parce que la force de la nature est là, pechère ! mais pendant quelque