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L’ILLUSTRE MAURIN

CHAPITRE XXII


D’une vilaine rencontre que fit Maurin sur la grand’route ; des ennuis que lui attirèrent à cette occasion son courage et son bon sens naturel, et de l’hommage inattendu qu’il rendit au grand Pasteur.


Il avait marché plus de deux heures, quand Hercule, qui gambadait en avant, brusquement revint se blottir entre ses pieds, et couché contre terre, tout frémissant, refusa de se relever.

— Tiens ! dit Maurin, qu’est-ce que c’est donc ?

Il écouta.

Rien. Il attendit. Des rumeurs s’élevèrent. Il avança, et aperçut alors au milieu de la route une espèce de boule-dogue, qui à pleines dents mordait dans une pomme de pin, tombée d’un arbre voisin. L’animal, déchiquetait le bois. Sa queue était collée sous son ventre. À mesure que Maurin avançait, il distinguait la bave qui coulait des babines de la bête et il entendit un rauquement qui n’avait plus rien d’une voix de chien.

— Bougre ! fit-il, un chien fou !

Hercule s’était relevé enfin, sans doute pour ne pas laisser son maître aller seul au péril. Maurin, s’étant retourné, l’aperçut et éleva son bras, ce qui voulait dire : couché !

Hercule, fier de montrer son courage, mais non moins