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L’ILLUSTRE MAURIN

CHAPITRE XXI


D’un dialogue entre Maurin et son futur beau-père Orsini qui lui donne des nouvelles de Madame Thémis.


Un vague besoin d’ordre et de paix prenait Maurin depuis quelque temps. Il avait mis ses plus beaux vêtements, et s’en fut trouver Orsini.

Le forestier était sorti.

— Pour l’amour de Dieu, s’écria Tonia dès qu’elle aperçut Maurin, va-t’en !… Je ne sais, depuis quelques jours, ce qu’a mon père ; il ne me parle plus et serre les dents quand il me regarde.

— Je ne m’en vais pas, vu que je veux, dit Maurin, te demander à lui, aujourd’hui même, en mariage !

Orsini entrait.

— Toi, ici ! dit-il avec colère à Maurin. Tu as vraiment du courage !… Écoute donc : puisque tu es entré comme mon hôte, sors en paix. Mais je te préviens qu’une heure après ta sortie, je te traquerai sans pitié, partout où je te rencontrerai.

— Oh ! oh ! dit Maurin, je regrette pareil accueil, je ne m’y attendais guère ! Et j’avais à vous parler aujourd’hui d’une chose d’importance. Mettez la muselière à votre colère et écoutez-moi. Il y va peut-être de notre repos à tous, à vous, à Tonia et à moi.

— Et qu’est-ce que Tonia a de commun avec toi ?