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L’ILLUSTRE MAURIN

— Mais vous semblez moins gai, Maurin, qu’à l’ordinaire ?

— Tout lasse, monsieur. Les gendarmes m’ont beaucoup amusé d’abord, ils m’ennuient maintenant. Je crois que je me fais vieux. Et puis je vais des fois entendre les leçons qu’un saint homme donne à mon fils et j’en rapporte des pensées… Ainsi, par exemple, depuis quelques jours, je serais incapable de revenir vous tuer un faisan. Ça me ferait l’effet d’un vol véritable. Je me semblerais un contrebandier. Tout ça parce que mon petit garçon a récité une leçon devant moi sur la contrebande.

— Nous finirons par nous entendre tout à fait. Vous êtes, mon ami Maurin, un bien honnête cœur d’homme. Revenez me voir au temps de la chasse. Nous ferons ensemble le tour de mon île.

— Avec plaisir, monsieur le comte… À vous revoir.