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L’ILLUSTRE MAURIN

Il y eut un redoublement de silence. Caboufigue était pâle. Alors Pastouré cria avec l’énergie d’un Danton :

— Je n’ai qu’une chose à vous dire :… c’est que vous n’avez rien à dire !…

Et sa voix retombant aux notes sombres, pendant qu’il se rasseyait :

— C’est tout ce que j’avais à dire.

Marlusse lui-même n’avait pas eu tant de succès. Marlusse n’avait touché que l’esprit local, mais avec Pastouré c’est l’âme profonde, confuse, ignorante, juste, indignée, forte à la fois et impuissante mais convaincue du peuple, qui avait jeté son cri. En vain Caboufigue brandissait son papier, essayait de parler. En vain ses nombreux amis essayèrent de lutter : on le hua, on le bouscula, il fut poussé d’épaule en épaule jusque dans la rue.

— Citoyens ! prononça Maurin, la séance est levée.