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L’ILLUSTRE MAURIN

la Chambre !… Ici, ça vous amuserait : Maurin par-ci, Maurin par-là ; nous avons pour député un des nôtres, un collègue, un paysan, un braconnier !… Mais quand je serais là-bas, moi, comment saurais-je me remuer pour vous, parler pour vous, parler pour la République et pour tout le pays ? Et quand il faudrait voter, ce que je pourrais faire de mieux qu’est-ce que ça serait ? Consulter le voisin qui me dirait : « Voilà le bon billet, mets-le ! »… Ah ! pour le coup ! vous faites bien vos affaires ! Et lorsque vous tombez « sù d’un couyoun coumo iou », mais qui accepte, à quoi est-ce que ça vous avance ? Quand vous voulez un conducteur pour mener votre voiture au marché, vous prenez un homme (c’est le bon sens) qui connaît les chevaux. Il paraît qu’à la Chambre il y en a trop déjà qui ne savent pas ce que parler veut dire, et sur cinq cents, il n’y en a jamais que quelques-uns qui comptent, parce qu’on nomme des Maurins. Bien heureux quand ils sont honnêtes Nommez Vérignon !

— Alors, vive Maurin, et nommons Vérignon !… répondit l’assemblée, d’une seule voix.

M. Rinal se leva et serra la main de Maurin.

— Vérignon à la tribune !

Vérignon obéit :

— J’ai pu constater qu’au fond, c’est la candidature multiple qui a ici la majorité. Tenons-nous-en, alors, à la candidature multiple. Je m’engage à me retirer si je n’ai pas le plus grand nombre de voix au premier tour.

— Bravo ! Bien !

Une voix de rogomme s’éleva :

— Quelle est votre plate-forme ?