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L’ILLUSTRE MAURIN

— Oui, assez, assez !… À bas le répépiàré ! Il a appris ça par cœur !… On lui souffle les mots !… Assez !

Un moderne cria :

— Ferme ton phonographe !

Le tumulte était indescriptible. Des gens se disaient : « Comment ! c’est celui-là ? Je la connais, son histoire. C’est un homme qui a une infirmité de mémoire. Il ne sait pas dire : « Un plan ! un plan de l’exposition ! »

Une voix s’éleva :

— Parle-nous du plan, Marlusse !

Alors, Marlusse éclata :

— C’est bien du plan que je vous veux parler, citoyens ! Ah ! vous la connaissez donc, mon histoire ? Et il y en a donc parmi vous qui croient que quand je la conte, j’ai perdu véritablement le mot, et perdu le nord ? Ils ont cru, ceux-là, que je le suis, ils ne se doutent pas que je le fais, des fois, par galégeade, lou couyoun ! mais l’heure des farces est passée. Et je change de plan ! Changez de plan aussi, pour suivre mon plan ! J’ai ici mon plan à moi, collègues ! comme vous avez chacun votre plan, et je ne vous laisserai pas en plan, n’ayez crainte. Vous êtes ici pour tirer des plans, un plan de conduite électorale, et un plan pour le choix des électeurs. Eh bien, je vous le dis, il n’y en a qu’un de bon, de plan : la candidature unique. Déjouez le plan de la réaction, qui souhaite la candidature multiple. Adoptez mon plan, la candidature unique, et corsez votre plan : ou Vérignon ou Maurin, le bourgeois savant ou le paysan ignorant, mais tous deux honnêtes, tous deux du pays, tous deux aimés dans le pays, et capables tous deux de faire triompher vos plans !!!