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L’ILLUSTRE MAURIN

à cette fausse manœuvre de votre part que M. de Siblas aurait une ombre de chance.

On sentit que l’orateur touchait juste. Ça ne faisait pas l’affaire des divers candidats et de leurs partisans. Ceux même qui étaient sûrs d’être blackboulés voulaient obtenir l’honneur d’avoir été candidats, avec consécration du congrès, et d’être affichés sur les murs des villes. On voulait décontenancer Marlusse. On cria :

— Siblas n’a aucune chance !… Siblas qué Siblarés ! Anas sibla óou cúou dóou lou !…Pas de chances !

— Celui qui prétend que Siblas a des chances est un réac. Voilà ma façon de penser, cria un ami de Caboufigue.

— Bravo ! hurla Caboufigue.

— Marlusse est payé ! Assez ! Assez !… Aux voix !… Ô Marlusse !… à l’essposition !

— Vous dites ? interrogea Marlusse, sévère. Qui a parlé de l’essposition ?

Et il prit l’attitude d’un dompteur de foules.

— Moi ! osa affirmer un salarié de Caboufigue.

— Et vous dites, citoillien ?… au sujet de l’essposition ?…

— Je dis, citoyen, que vous êtes connu comme un ridicule, pour une certaine histoire de l’essposition, une histoire de rabâcheur, une histoire de répépiàré. Vous êtes célèbre pour cette histoire !… On ne connaît pas votre figure ici, mais tout le monde sait qu’il y a à Bormes un idiot qui cherche toujours ses mots… et qui ne les trouve jamais !

— C’est vrai ! C’est vrai !

— Et quand on a ce malheur, on ne vient pas faire la leçon aux autres !… Assez !