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L’ILLUSTRE MAURIN

— Délégué de quelles communes ? lui demanda-t-on.

— De toutes ! dit Maurin.

Et il entra.

— Vé ! bonjour, monsieur Labarterie, bonjour, monsieur Vérignon.. Ah ! vous voilà, monsieur Poisse ?… Noum dé pas Diou ! voici Caboufigue !

Il alla à Caboufigue qui entrait suivi de plusieurs clients, délégués des communes auxquelles il avait fait présent de ses statues de fonte et de quelques wallaces qu’il appelait les monuments de son républicanisme et de sa générosité.

Maurin lui demanda, ironique :

— Vous ne venez pas comme candidat, je pense, mossieu Caboufigue ?

Caboufigue, d’un air important, répliqua :

— Je verrai… je ne sais pas… l’opinion publique est maîtresse.

— Mais tu t’es engagé à ne pas te présenter à la députation… Et tu sais bien en échange de quoi !

Cabissol s’avança :

— J’ai votre engagement écrit dans ma poche.

— Oh ! dit Caboufigue d’un air de dignité royale et assurant sur son occiput son chapeau-couronne, j’ai réfléchi : cet engagement avait un caractère immoral. La loi n’admet pas les engagements entachés d’immoralité, celui-là ne peut donc pas me lier effectivement.

— Méfie-toi, dit Maurin. Si tu te manques, je t’exécute je dis tout.

Parlo-Soulet s’avança :

— Maurin, laisse-le moi. Je m’en charge.

— Alors, on rira ! fit Maurin.

Et il tourna le dos au solennel Caboufigue.