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L’ILLUSTRE MAURIN

bat son chien, l’homme qui siffle son chien et celui qui suivait ma fille méritaient bien tous les trois la leçon que je leur ai donnée, mais tout se retourne contre moi.

— Eh ! dit-elle, si encore il n’y avait que ces trois histoires !

— Et qu’y a-t-il de plus ?

— Avec tes histoires de chien tu emmalices mon père, mais il y en a bien d’autres avec lesquelles tu me mets, moi, en grande colère.

— Toi ?

— Oui, moi.

— Et lesquelles ?

— Tu as déjeuné avec des messieurs, l’autre jour à Bormes ?…

— Oui.

— Et il y avait une dame ?

— Et beaucoup jolie ! dit Maurin.

— Et tu l’as beaucoup regardée ?

— Un chien regarde bien un évêque !

— Je ne plaisante pas, Maurin. François Marlusse et Novarre ont déjeuné ici, à la cantine, l’autre jour. Ils causaient ensemble ; ils racontaient ce qui s’est dit entre vous tous, l’autre jour, à Bormes, et ils ont plusieurs fois répété que cette dame t’avait plu et que souvent elle te souriait des yeux.

— Ces dames-là ne sont pas pour moi, dit Maurin évasif.

— Est-ce là ta seule raison ? m’as-tu promis mariage, oui ou non ?

— Mariage, c’est entendu, quand ton père sera consentant ; mais, dit Maurin avec une fatuité réelle qui s’amusait à faire rire d’elle-même, je ne pense pas