Page:Aicard - L’Illustre Maurin, 1908.djvu/105

Cette page a été validée par deux contributeurs.
87
L’ILLUSTRE MAURIN

Le chien cherchait patiemment et, bien entendu, ne trouvait rien.

— Il est aussi bête que joli ! grogna son maître.

Et comme le chien ne trouvait toujours pas la bécassine envolée, il le frappa stupidement du pied… Le chien, plaintif, se réfugia dans les jambes de Maurin.

L’homme accourut pour l’y prendre, plein de menaces :

— Attends, coquin ! attends un peu, rosse ! Tu le connais déjà, hein, mon pied ? Eh bien ! le voilà qui arrive !

Rouge de colère, il avançait la main vers le collier de la malheureuse bête qui, de peur, se coucha sur le dos.

— Vous ne battrez pas ce chien, dit froidement Maurin, parce qu’il n’est pas dans son tort et parce qu’il me demande de le défendre.

— Et nous sommes deuss ! appuya Pastouré laconique.

— Mon chien est à moi, je pense !

— Jusqu’à un certain point, oui, dit Maurin ; mais un chien est un chien. C’est pas un esclave, preutrêtre.

— Allez au diable ! hurla l’autre, je ne vous connais pas.

— Eh bien, dit Maurin, vous me connaîtrez !

Et comme, de nouveau, l’homme étendait la main pour s’emparer de son chien, Maurin prit l’homme par l’épaule et le fit pirouetter comme un toton.

Alors, exaspéré, le rustaud sanguin se retourna et mit le bout du canon de son fusil sur la poitrine de son adversaire improvisé.

Maurin détourna le canon qu’il avait saisi à plein poing, en criant :