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lui-même s’épanouissait et se frottait gaillardement les mains ». On peut aisément s’imaginer le martyre que ces pauvres diables avaient à subir aux mains de cet imbécile et nous n’insisterons pas, en ayant assez dit pour faire connaître le type, et passerons au groupe suivant, c’est-à-dire, à la démence précoce.


V. Démence Précoce.


D’après Masselon, la démence précoce est une psychose qui débute le plus souvent dans l’adolescence et qui est caractérisée par un affaiblissement spécial et progressif des facultés intellectuelles, évoluant plus ou moins rapidement vers la démence, soit simplement, soit à travers des phénomènes aigus, qui consistent en états de stupeur ou d’agitation ou en délires plus ou moins mal systématisés.

On lui reconnaît quatre grandes classes : la démence simple, la catatonie, l’hébéphrénie et la démence paranoïde.

Les deux observations que j’ai à vous présenter offrent, dans un cas, la forme catatonique, dans l’autre, la forme hébéphrénique… La forme catatonique[1] consiste en un état de stupeur accompagné de négativisme, de suggestibilité et de stéréotypie. À côté de ces symptômes principaux se rencontrent d’autres troubles psychiques : troubles du caractère et des sentiments, diminution de l’attention spontanée et volontaire, incapacité de l’effort mental, absence de la volonté ; altération de la mémoire consistant en amnésie d’évocation avec disparition progressive des souvenirs complexes et conservation des souvenirs simples, et en stéréotypie du souvenir, fixation automatique d’une représentation déterminée dans l’esprit du malade.

  1. E. Régis, loc. cit., p. 355 etc.