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Tout s’amuse à la regarder.
Au contraire que de ses yeux
Le Soleil puysse voir la belle :
Luy pensant coucher avec elle
S’ira coucher en amoureux.
Aussi fait-il tour à rebours
L'Equateur dedans le Tropique,
Je le sens au chaut qui me pique,
Aux courtes nuitz & aux longs jours.


XLII.

Dieu des armées, o combien à gré me sont
Tes sacrés pavillons, comme le ceur me fond,
Tout mon sens me tressault quand tu me fais venir
De ton temple le souvenir.
Dieu qui des osillons la demeur’ as trouvé,
L’hirondelle à l'abrit ses petiz a couvé.
Ou fais tu de ce temps, Roy de l'eternité,
Les autelz de la sainteté.
O qu’eureux àjamays est & sera celuy
Qui en Dieu seulement cherche le fort apuy,
Pour en luy cheminant passer avanturé
Des meuriers le val altéré.
D’un trés riche labeur les puis y cavera
Q’un dous ciel pluvieu sur le coup emplira
Pour marcher résolus d’ardeur & paffion
Content arriver en Sion.
Des Cieux, ton siege haut, escoute nous & fays
Ton serf portier heureux en ton heureux palays :
Mieulx vault la seule clef des cabinetz de Dieu
Qu’un hoftel riche en autre lieu.
Car Dieu, nostre secours est l'appui singulier