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ODES 197.

Que sans luy l'effait des humains
N’enfante que des songes vains,
Qu’[il] lize pour se satisfaire
Le paradoxe & son contraire
Voy’ appuier la nouveauté
D’une docte subtilité
Par les raisons & la science.
Par nature & l’experiance,
Et dire contre le nouveau
Le docte, le subtil, le beau :
Puis à l’un & l’autre contraire
Par tant de raisons satisfaire
Que la nature des humains
Et des ars ne demeurent vains,
Que l’art soit la nature extreme
Et la nature soit l’art mesme,
De l’un & l’autre l’imparfait
Par l’un & l’autre soit refait,
L’art soit suffisant à la cure
Et suffisante la nature.
XXXVI.

Mignonne, pourquoy donnes-tu

Á l'Amour la celeste grace
Et tous les beaux traictz de ta face
Dont cet enfant m’a combatu ?
Si tu me prestes ta faveur,
Le vaincu sera le vainqueur.

Des dars qui partent de tes yeux.

De leur belle flamme divine
II m’a transpercé la poitrine
Et bruslé le cueur amoureux :