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Pourtant des rayons de sa face
Apollon perce yver et glace
Et pourtant ce soleil reluit
Au plus noir de la noire nuict.
Et la belle en la nuict plus brune
Voit dans le miroir de la lune
Le clair & le parfaict amour
De son soleil et de son jour.
Apollon en la lune bleme
Remire aussy sa face mesme
[En] la terrestre obscurité
De sa chere & douce beauté.
Jamais l’amour n’est éclipsée
De l’un’ et de l’autre pensée.
Calmez pour jamais leur ennuis,
Yvers froidz et vous noires nuictz,
Et à leur amour favorable
Ouvrez un printemps delectable :
Jouissent leur saintes amours
Des chauds estés et des beaux jours !
XXXII.

Premier que d’aborder les Cieux

Et d’acoster le front des Dieux,
L’Alcide purgé par la flamme
Quitta ça bas tout le mortel,
Et quant il n’eut plus rien de tel
Estonna les Cieux de son ame.

J’ay bruslé au feu de vos yeux

Ce que l’homme et le vicieux
Se réservoient en moy de reste.
Adoncje volle de mon cueur