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X.

LES SUPPLIANTES.


Au général Cavaignac.
17 août.

Faire accorder les inspirations du cœur avec les conseils de la raison, c’est le secret des grandes vies, c’est le devoir des hommes d’État ; c’est, nous le savons, général, le vœu le plus fervent de votre belle âme.

Les sévérités de la guerre vous ont été commandées, au jour de la lutte, contre une sédition qu’il fallait vaincre à tout prix, parce que son triomphe eût plongé la France dans un chaos sanglant que l’histoire épouvantée se serait refusée à décrire.

En domptant par la force une révolte plus insensée encore que criminelle, vous avez sauvé la cause sacrée qu’elle croyait défendre ; car, pareil à ces races antiques que pous-