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VI.

LES TROIS SOCIALISMES.


À l’Assemblée nationale.
8 juillet 1848.

La formidable insurrection qui vient d’être réprimée laisse dans tous les cœurs une tristesse mêlée d’anxiété. Est-ce la fin, est-ce le commencement de nos calamités civiles ? Est-ce le dernier acte d’une révolution politique ? Est-ce le prologue tragique d’une lutte sociale ? Hélas ! il n’est que trop facile de répondre. Derrière les barricades croulantes, sur des monceaux de morts et de mourans, les pieds baignés dans le sang humain, n’avons-nous pas vu se dresser le sphinx redoutable que l’on ne peut tuer ? L’énigme n’est point devinée ; la menace reste suspendue sur nos têtes. Tout, pour notre génération pressée par les colères divines, demeure incertitude, appréhension, effroi.

Représentans du peuple, quelle erreur serait la vôtre, si