reuse, à ce point qu’elle se rue sur ses frères avec acharnement ? Grâce au ciel, on ne l’ignore point. Si le germe de la révolte fermentait au sein d’une misère profonde, long-temps silencieuse, et que rendaient plus insupportable les espérances exaltées et trompées brusquement par d’insensés utopistes, des hommes de parti et des ambitieux déçus ont organisé en un complot infernal ce vague sentiment de souffrance et de colère. Si l’énergie instinctive du combat appartient aux prolétaires désespérés, la traitrise et la perfidie savante viennent d’ailleurs. L’argent de l’étranger a fourni les moyens d’exécution de ces trames démoniaques ; et c’est là surtout le crime irrémissible des chefs secrets. Pour satisfaire leurs passions égoïstes, ils ont pactisé avec les ennemis de la République ; ils ont failli la perdre, la noyer dans le sang. Que ce sang retombe sur eux !
La République sortira plus forte et plus grande de cette épreuve. Elle aura montré au monde combien elle est vivace dans nos cœurs.
Deux rois puissans, deux dynasties, ont succombé sous des attaques que l’histoire jugera bien faibles et bien mal concertées auprès du formidable assaut livré, durant ces jours néfastes, à notre société républicaine. Et la voici, non pas triomphante, hélas ! car elle se voile de deuil et s’agenouille en pleurs sur des tombes fraîchement creusées, mais confiante dans sa propre vertu, dans son principe impérissable !
L’homme croit à la fatalité quand il agit mal ; à la liberté quand il agit bien. Les paroles sceptiques qui commencent cette lettre étaient inspirées par le sentiment amer des fautes énormes que nous commettons chaque jour et dont le châtiment ne s’est point fait attendre. Mon espérance, aujourd’hui, ma foi ranimée se fondent sur l’héroïsme du combat, sur la clémence de la victoire sur l’union de tous les citoyens, cimentée par le commun péril. Je vous en adresse l’expression bien imparfaite, sûr qu’elle trouvera vo-