Page:Agoult - Lettres républicaines.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.

quin l’ancien et renouveller, au XIXe siècle, les prodiges qui frappaient les imaginations étrusques[1], pauvres ressources d’une ambition aux abois pour se frayer les voies à la dictature et pour revendiquer le glorieux héritage du plus grand capitaine des temps modernes ! Pourquoi faut-il que nous ne puissions pas dire aujourd’hui ce que disait en 1840 un magistrat de la monarchie : « Jamais ambition plus folle n’est venue s’ensevelir sous un plus honteux dénouement[2]. » Pourquoi faut-il, encore un coup, que la république ait eu ce ridicule de voir élire pour représentant de la souveraineté populaire un homme entré deux fois, à main armée, sur le territoire français, pour faire, disait-il, son devoir envers sa

    quelques-unes des particularités qu’on remarque dans la tête de l’empereur. Les moustaches qu’il porte, avec une légère impériale, nuisent un peu à cette ressemblance. Cependant, en observant attentivement les traits essentiels, on ne tarde pas à voir que le type napoléonien est reproduit avec une étonnante fidélité. C’est à faire frissonner, surtout lorsqu’il se retourne, un soldat de la vieille garde. »

  1. On sait que le prince Louis Bonaparte a dressé un aigle à voltiger autour de sa tête. Il a lu son Tite-Live avec fruit, et met son érudition en pratique.

    … « Comme ils furent arrivés au Janicule, un aigle descendit doucement sur leur chariot et enleva le chapeau de Lucumon, et, après avoir volé quelque temps au dessus d’eux avec de grands cris, il remit le chapeau fort proprement au même lieu. Tanaquil, assise auprès de son mari, l’embrassa et l’assura d’une très grande fortune en lui expliquant les circonstances de ce présage. Ils entrèrent donc dans Rome, pleins de hautes espérances. »

    Tite-Live, traduction de Bayle.
  2. Moniteur de 1840.