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regimberez point, j’ose l’espérer, contre ce qu’elle pourrait avoir de peu conforme à vos dispositions présentes, et de contraire au jugement que vous portez, sans aucun doute, sur le résultat des élections.

La liste de vos candidatures, adoptée avec une unanimité profondément politique, était en soi impolitique au suprême degré.

Ici, entendons-nous bien. Loin de moi la pensée de rien insinuer contre les personnes. Je serais au désespoir si l’on inférait de ce qui va suivre le moindre blâme contre des choix individuels dictés, j’en ai la persuasion, par une sérieuse estime ; mais une telle liste, systématique, exclusive, blessait l’opinion générale. Elle avait un caractère de provocation, presque de menace, aussi étranger à vos sentimens que nuisible à vos intérêts. C’était comme un cri de guerre, un défi jeté à vos concitoyens qui voyaient dans le rapprochement de ces trois noms, presque également significatifs, une déclaration de communisme. Rien de plus éloigné de votre pensée, je ne l’ignore pas ; mais en agissant ainsi, dans des conjonctures aussi délicates, vous mettiez contre vous l’apparence, et c’est là ce que je regrette.

Sachez-le bien, d’ailleurs, les hommes éminens que vous comptez parmi vos amis, les plus illustres, les plus éprouvés défenseurs de votre cause, en votant avec vous pour vous donner une preuve nouvelle de leur dévoûment quand même, ont déploré le caractère agressif de vos choix. Ils n’ont pas subi sans protester intérieurement ces influences inférieures auxquelles vous laissez usurper depuis quelque temps la