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Sainte-Aldegonde, les Nassau, les Junius, les Koornhert, les Duimuis, les Arthus, s’efforçaient d’unir dans le sein de Jésus-Christ les différentes sectes chrétiennes, et d’établir, par leur exemple et par leurs écrits, la concorde entre les Églises, eux, les esprits étroits et opiniâtres, ils proclamaient, au nom de Calvin, une orthodoxie nouvelle, aussi infaillible que celle de Rome, et qu’ils prétendaient armer d’une inquisition aussi implacable. Avec leur maitre, ils soutenaient qu’un État bien gouverné ne doit tolérer que la religion véritable, et qu’il faut exterminer tous les hérétiques. Ils ne cachaient pas l’intention d’établir une Église affranchie de toute obéissance au gouvernement civil. Les états avaient vu naitre ces tendances dangereuses et les avaient incessamment combattues. Dès l’année 1574, ils avaient refusé de reconnaitre les articles du premier synode provincial, assemblé à Dordrecht sans leur consentement. Sous prétexte de régler la discipline de l’Église, les décisions de ce synode n’allaient à rien de moins que créer dans l’État un pouvoir indépendant du pouvoir civil, et portaient des peines odieuses contre les dissidents, en particulier contre les anabaptistes, qui étaient cependant très-nombreux dans les Provinces-Unies, et qui s’étaient toujours montrés pleins de zèle

pour la cause nationale[1].En 1578, les états avaient éta-

  1. On croyait que les inquisiteurs espagnols avaient fait périr aux Pays-Bas dix. anabaptistes contre un réformé. (Brandt, t. 1, p. 330.) A plusieurs reprises, les ministres anabaptistes apportèrent au