ans, lui ait tendu la main, hormis l’électeur palatin, vous et mes trois autres frères[1]. »
Longtemps Guillaume avait fondé son principal espoir sur les huguenots de France, pour lesquels lui et ses frères avaient combattu. Il espérait en Coligny surtout, dont il suivait les conseils, et qu’il chérissait d’une tendresse filiale. Il avait cru possible un rapprochement avec les catholiques, qui tournerait à l’avantage des Pays-Bas ; il avait souhaité les Noces de Paris. Mais ces noces funestes, « où le vin du festin fut le sang des massacrés[2] » lui portèrent un coup terrible ; les feux et les cris de joie des soldats du duc d’Albe, que le vent et la nuit poussèrent jusque dans son camp, mirent à néant ses espérances[3]. Désormais les huguenots ne pouvaient plus rien ; Guillaume le sentit, mais, comme il ne se laissait jamais abattre, il dirigea aussitôt tous ses efforts vers la cour de France. Depuis bien des années déjà, le prince d’Orange, secondé par l’amiral de Coligny, avait entamé avec le roi Charles IX des négociations secrètes pour tâcher d’entraîner ce prince à la guerre contre l’Espagne. Il y avait à cette guerre plus d’un motif. Ce n’était pas sans regret que la France avait vu lui échapper, par le traité de Madrid, la sou-