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dent pendant une durée inappréciable dans la nuit des temps. Ils n’ont pour nous qu’une vague et problématique existence. Mais Jutes César pousse jusqu’à eux ses légions il les voit, les nomme en courant ; et les voici entrés dans l’histoire.

Le premier après Jules César, Pline l’Ancien mentionne avec honneur l’île des Bataves, qu’habitaient aussi les Caninéfates. Vingt ans après, Tacite, puis Strabon, Suétone, Pomponius Méla ; plus tard, Dion Cassius, Ammien Marcelin, Suidas parlent des Marsaciens, des Cauches, mais surtout des Bataves et des Frisons, qui paraissent avoir été les plus considérables entre ces peuples. Les limites des pays qu’ils occupaient ne sont pas tracées avec exactitude par ces auteurs, et quelque confusion naît de leurs récits contradictoires. L’opinion la plus vraisemblable, c’est que les Bataves formaient une portion des Cattes, nation de race saxonne qui habitait les bords de l’Adrana, aujourd’hui l’Éder, et que, à la suite de quelques discordes civiles, ils passèrent le Rhin sous la conduite de leurs chefs religieux, emmenant sur leurs chariots leurs familles et leur bétail, pour s’établir dans une île impeuplée, entourée par deux bras du fleuve, dont l’un retient encore le nom de "vieux Rhin", tandis que l’autre, qui prend le nom de Wahal, marquait, en s’unissant à la Meuse, la frontière de la Gaule belgique. Quant aux Frisons ou Frisiabons, dont l’origine est plus incertaine encore et qui ont conservé par une