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rent s’il ne serait pas utile, pour remédier aux rapides progrès de la discorde et des troubles, de remanier l’acte d’union de 1579, et d’y apporter les changements qu’indiquait l’expérience. Mais la proposition fut rejetée à l’unanimité par une résolution où il était dit que l’Union avait été constituée d’une manière si juste, si honorable, si chrétienne et si propre à cimenter entre les provinces une amitié éternelle qu’il était inutile de modifier aucune de ses parties, hormis l’article xiii, par lequel le culte catholique était autorisé dans toutes les provinces, à l’exception de la Hollande et de la Zéelande. Par un nouvel article, il fut statué que la religion évangélique réformée serait désormais seule reconnue dans la totalité des provinces.

L’entreprise d’Anvers, que le peuple appela « la furie française, » et la trahison du duc d’Anjou, ne furent pas seulement funestes aux intérêts et à l’honneur de la France ; par contre-coup, elles portèrent atteinte à la popularité du prince d’Orange, que l’on en rendit responsable.

Il fallait, sans doute, pour que la carrière de cet homme illustre fût accomplie, pour qu’il pût faire connaître au monde, pour qu’il connût lui-même, peut-être, toute l’étendue, toute l’ardeur de son dévouement au bien public, que son âme, après tant d’épreuves, subit encore cette épreuve suprême qui rarement a manqué de couronner la vertu des grands citoyens. Comme les plus parfaits d’entre ceux dont l’antiquité nous a trans-