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les marquis de Roubaix et de Montigny prenaient le sas de Gand, à l’embouchure de l’Escaut, et coupaient ainsi les communications de Gand avec la mer. La garnison anglaise et wallone d’Alost, ne recevant pas sa solde, livrait la place à l’armée royale le bailli du Waasland lui abandonnait tout le district de Rupelmonde. Sur ces entrefaites, un imposteur, nommé Corneille Hoog, essayait de se faire passer pour un fils naturel de Charles-Quint, et, avec l’aide des Espagnols à qui il promettait de leur livrer la place, il suscitait des désordres dans La Haye. Anvers tremblait ; le seigneur de Chimay, fils du duc d’Aerschot, que les états de Flandre avaient nommé gouverneur, sans consulter les états généraux et contre l’avis du prince d’Orange, qui leur avait recommandé le prince d’Espinoy, disposait toute chose pour remettre la Flandre sous l’obéissance de Farnèse. Jean-Baptiste Taxis, l’un des généraux du Parmesan, s’emparait par surprise de Zutphen, menaçait la Gueldre et l’Over-Yssel. Le propre beau-frère du prince d’Orange, le comte de Berghes, stadhouder de Gueldre, trahissait et passait avec ses trois fils sous la bannière espagnole. Gand et Bruges enfin se rendaient. Jamais les affaires des états généraux n’avaient été aussi bas. « Tout était, dit La Pise, en détraque et en détresse ; il semblait que toutes les furies fussent sorties de l’enfer pour s’opposer à l’établissement de cette république belgique. » Dans cette extrémité, les états généraux délibérè-