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duc de Parme, maître du Hainaut, et à la vengeance du duc d’Anjou, qui occupait encore plusieurs forteresses au centre de la Flandre. Il y combattait cette opinion des calvinistes rigides « qu’il n’est nullement loisible de traiter avec un prince de contraire religion. » Tout en convenant que, à la rigueur, le duc était déchu de ses droits, il rejetait sa faute sur autrui ; il insistait surtout avec force sur les raisons qui militaient en faveur de l’alliance française.

L’influence de Guillaume sur les esprits était si grande encore, que cet avis prévalut. Malgré l’irritation trop légitime et le mépris que l’on ressentait pour le duc d’Anjou,,on se laissa persuader que ! e danger de le repousser était pire que celui de recevoir en grâce ce vrai roi de carte[1] et l’on convint d’envoyer, de part et d’autre, des députés pour arrêter les conditions d’un accord nouveau. Comme préliminaires des négociations, le duc d’Anjou promettait de remettre toutes les places aux états généraux, et d’attendre à Dunkerque « que le temps eût cicatrisé les plaies encore fraîches qu’il avait imprimées sur son peuple[2]. » Les troupes françaises devaient prêter un nouveau serment aux états, et se préparer à marcher avec les troupes nationales au secours d’Eyndhoven, serré de près par le prince de Parme. À ces conditions, le passé serait

  1. Lettre du cardinal Granvelle, 3 avril 1583. (Groen van Prinserer, t. VIII, p. 176.)
  2. La Pise, ive partie, p. 536.