l’accomplissement de cette grande œuvre, n’est pas disposé à s’élever au-dessus de tous les méprisables calculs de l’égoïsme ? La France est prête à donner au monde le beau spectacle d’une nation assez forte pour faire appel à toutes les libertés, assez sage pour en user pacifiquement. Dans ce vaste mouvement des esprits si énergiquement entraînés vers l’application des principes de fraternité et d’union, où est le danger pour, qui que ce soit ? Où rencontre-t-on le prétexte d’une crainte ? »
Non content de répudier ainsi, sans aucune équivoque, toute atteinte aux libertés et aux lois, M. Ledru-Rollin, pour achever de rassurer les esprits, annonçait le terme prochain d’un état transitoire par la convocation de l’Assemblée nationale. Il ne laissait subsister à cet égard aucun doute en disant :
« Quant à nous, salués par l’acclamation populaire pour préparer l’établissement définitif de la démocratie, nous avons hâte, plus que tous, de déposer dans les mains de la nation souveraine l’autorité que l’insurrection et le salut public nous ont conférée. Mais, pour remplir plus dignement cette noble tâche, nous avons essentiellement besoin de confiance et de calme. Tous nos efforts tendront à ce qu’il n’y ait pas une heure de perdue, et qu’au plus tôt, sortis cette fois sans fiction du sein du peuple tout entier, les représentants du pays se réunissent pour révéler sa volonté et régler les destinées de l’avenir. À cette Assemblée est réservée la grande œuvre. La nôtre sera complète si, pendant la transition nécessaire, nous donnons à la patrie ce qu’elle attend de nous : l’ordre, la sécurité, la confiance au gouvernement républicain. Pénétré de cette vérité, vous ferez exécuter les lois existantes en ce qu’elles n’ont rien de contraire au régime nouveau. Les pouvoirs qui vous sont conférés ne vous mettent au-dessus de leur action qu’en ce qui touche l’organisation politique dont vous devez être les instruments actifs et dévoués. N’oubliez pas non plus que vous agissez d’urgence et provisoirement, et que je dois