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DE LA RÉVOLUTION DE 1848.

propre, un salaire dérisoire qui ne saurait suffire à la plus humble existence.

La simple exposition de ces faits inouïs, le seul rapprochement de ces deux dates : 28 février — 22 juin, me dispensent de réflexions plus longues. Le lecteur ne doit point perdre de vue ces dates, s’il veut apprécier avec équité les tragiques, les néfastes jours de juin ; s’il veut comprendre cette insurrection formidable, où le peuple de Paris, qu’on venait de voir si généreux, si plein de douceur et de sagesse, se jeta d’une aveugle furie dans une mêlée barbare ; noya dans son sang, dans le sang de ses fils et de ses frères, la liberté qu’il avait voulu fonder sur la raison, et porta à la République, pour laquelle il croyait une seconde fois donner sa vie, une atteinte mortelle.