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HISTOIRE

mination est accueillie avec faveur par la droite et l’engage à reprendre son ordre du jour. Presque au même moment, M. Garnier-Pagès et, peu après, M. de Lamartine viennent annoncer le complet rétablissement de l’ordre et tâchent, par la manière même dont ils rendent compte des événements, d’inspirer la modération après une victoire si peu disputée. Ils énumèrent quelques mesures prises dans l’intérêt de la sûreté publique : la fermeture de quelques clubs, les perquisitions faites au domicile des factieux. Enfin le procureur général Portalis demande et obtient l’autorisation de poursuivre M. Barbès et le général Courtais.

Des rumeurs se font alors entendre dans les couloirs. On distingue le nom de Louis Blanc. Presque aussitôt on le voit paraître, poursuivi par des gardes nationaux ; il est protégé par quatre ou cinq de ses collègues. M. Louis Blanc se débat, ses cheveux sont en désordre, ses habits déchirés… Il va vers la tribune… un long murmure d’indignation s’élève sur son passage. Au moment où il veut parler, des interpellations injurieuses lui sont adressées de toutes parts.

« Respectez un collègue ! s’écrie une voix. — Ce n’est pas un collègue, c’est un factieux ! » dit un autre. L’Assemblée est dans une agitation inouïe ; la plupart des représentants quittent leur place et descendent vers la tribune. Le président obtient avec peine un peu de silence. « Citoyens, dit Louis Blanc, c’est votre dignité, c’est votre honneur, c’est votre droit que je viens défendre en ma personne !

— Vous insultez l’Assemblée ! s’écrie-t-on.

— Ce que j’affirme sur l’honneur, répond M. Louis Blanc, après cette incroyable apostrophe, c’est que j’ignorais de la manière la plus absolue ce qui devait se passer aujourd’hui dans l’Assemblée.

— Vous ne parlez que de vous ! vous n’avez jamais eu de cœur ! » s’écrie un représentant. Et aussitôt les murmures, les cris : « À la question ! à l’ordre ! » reprennent