Page:Agoult - Histoire de la révolution de 1848, tome 2.djvu/200

Cette page a été validée par deux contributeurs.
196
HISTOIRE

sion des classes supérieures en les appelant à supporter une plus grande part des charges publiques.

M. de Mouchy, dans le département de l’Oise, n’est pas moins explicite. Selon lui, l’Assemblée nationale est convoquée pour continuer l’œuvre démocratique de la révolution sociale de 1789 ; il demande que le travail soit organisé ; que l’impôt soit plus équitablement établi ; que les taxes sur les denrées alimentaires de première nécessité pour le peuple soient supprimées ; que l’enseignement soit gratuit et obligatoire. Il déclare, enfin, que la république est le seul gouvernement possible pour la France, et qu’il faudrait être insensé pour rêver le rétablissement de la monarchie. Il accepte cette république avec ses conséquences sociales. Il faut, dit-il à ses électeurs, nommer des hommes sincèrement dévoués à la sainte cause du peuple, au triomphe des idées sociales qui doivent régénérer la vieille Europe.

M. de Dampierre, en s’adressant aux électeurs des Landes, confesse, comme l’a fait dans le Doubs M. de Montalembert, le tort immense de n’avoir pas fait la préoccupation constante de toute sa vie des questions sociales. Il demande un état social nouveau.

M. Fialin de Persigny dit aux électeurs de la Loire : « Ce n’est pas une révolution politique qui finit, c’est une révolution sociale qui commence. » Il proclame qu’il doit sa vie au service du peuple ; il jure que tout ce que Dieu voudra lui accorder de courage, d’intelligence et de résolution, sera désormais consacré à l’affranchissement de la seule servitude qui pèse encore sur lui : la servitude de la misère.

Selon M. Rouher, la révolution est à la fois politique et sociale. Il veut la suppression immédiate des impôts vexatoires, plus particulièrement onéreux à la classe ouvrière ; Il demande la liberté de réunion pleine et entière ; il juge les clubs indispensables ; il veut l’impôt progressif, le travail organisé ; tout enfin pour et par le peuple.

Le général Grouchy et le général Gémeau parlent dans le même sens.