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CHAPITRE XIII

Le peuple à la Chambre des députés.


La Chambre des pairs avait été convoquée pour une heure et demie. Une courte discussion sur le procès-verbal occupa les premiers moments de la séance, puis le chancelier se leva, et, d’une voix très-émue, annonça à l’assemblée les événements du dehors : « Messieurs, dit-il, je ne sais que par le Moniteur que le ministère précédent n’existe plus et qu’un autre ministère se forme. Je n’ai reçu aucun avis officiel de quoi que ce soit : par conséquent, il n’y a rien dont je puisse entretenir la Chambre. »

Les pairs, humiliés et déconcertes, ne jugèrent point non plus qu’ils eussent quelque chose à faire ; la séance fut suspendue. Pendant cette suspension, le bruit se répandit que madame la duchesse d’Orléans allait venir au Luxembourg avec M. le comte de Paris ; mais, après une longue et inutile attente, le chancelier, ayant invité les pairs à reprendre leurs places, leur fit connaître, en ces termes, qu’ils pouvaient se séparer :

« Nous avions envoyé trois de nos collègues auprès de M. le président de la Chambre des députés pour l’informer que la Chambre des pairs restait assemblée et attendait les communications qui pourraient lui être faites. Cette mission a été remplie ; mais, d’après le compte dé-