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CHAPITRE III

Situation extérieure. — Famille royale.


Ainsi embarrassé, tenu en échec à l’intérieur par l’opposition réformiste, le ministère n’avait pas au dehors une situation beaucoup plus nette. L’alliance anglaise, toujours précaire et chèrement achetée, fortement ébranlée sous le ministère Thiers par les dissentiments sur les affaires d’Orient, n’existait plus, même en apparence, depuis le mariage du duc de Montpensier. En vain Louis-Philippe épuisait-il les petits artifices de sa diplomatie personnelle pour déjouer l’influence hostile de lord Palmerston et ramener à de meilleurs sentiments la reine Victoria ; en vain s’était-il efforcé, dans des lettres intimes, d’expliquer, de commenter, de justifier, pièces en main, les négociations de cette alliance espagnole qui offusquait si fort l’orgueil de l’Angleterre ; toutes ces condescendances étaient demeurées sans résultat. Lord Palmerston continuait à nous attaquer partout, en Italie, en Espagne, en Orient.

M. Guizot dépité se tournait vers l’Autriche, et faisait au prince de Metternich des ouvertures auxquelles le vieux ministre prêtait depuis quelque temps une oreille plus favorable. Quoiqu’il ne prévit pas des catastrophes immédiates, le prince de Metternich s’abusait moins que le cabi-