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donnée à Beaujeu le 8 septembre 1488, sur les plaintes de plusieurs paroissiens. Même mandat aux curés de faire trois invitations aux limaces de cesser leurs dégâts, et faute par elles d’obtempérer à cette injonction, de les excommunier[1].

Sentence d’excommunication prononcée par le juge ecclésiastique dans les premières années du seizième siècle, contre les sauterelles et les bruches (becmares) qui désolaient le territoire de Millière en Cotentin, et qui dès lors périrent toutes[2].

Sentence de l’official de Troyes en Champagne, du 9 juillet 1516. « En cette année les habitants de Villenauxe, au diocèse de Troyes, présentent requête à l’official de cette ville, disant qu’ils sont excessivement incommodés depuis plusieurs années par des chenilles qu’ils appelaient hurebets[3] : Adversus bruchos seu erucas, vel alia non dissimilia animalia gallice hurebets. Ce juge ecclésiastique ordonne d’abord, sur les conclusions du promoteur, une information et une descente de commissaires, qui reconnurent que les dommages causés par les animaux dont on se plaignait étaient très-considérables : sur quoi première ordonnance qui enjoint aux habitants de corriger leurs mœurs. Bientôt une nouvelle requête dans laquelle ceux-ci promettent de mener une meilleure conduite. Seconde ordonnance

  1. Chasseneuz, ouvrage précité, folio 19.
  2. Theophili Raynaudi opera, t. XIV, De monitoriis ecclesiasticis, et timore excommunicationis, p. 482.
  3. Ce sont évidemment les mêmes insectes dévastateurs des récoltes que Chasseneuz, dans la consultation ci dessus analysée, nomme urebers.