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  Amis, venez vers moy seurement.
  Ce vous jure et premet loyalment,
Que pour vos maulz faut que joye vous rende.
  Amis, venez vers moy seurement ;
Quar il n’est riens où tant mes fins cuers tende.


iii.


  Très doulz amis, quant je vous voy,
  Tout faites mon cuer resjouïr :
  Nulle doleurs ne maint en moy,
  Très doulz amis, quant je vous voy.
  Et il n’est tristesse, ne anoy,
  Ne meschief qui me peult venir,
  Très doulz amis, quant je vous voy,
  Tout faites mon cuer resjouïr.


iv.


Amis, vois bien que tu perds tous déduis(3),
Pour ce qu’il faut que face ceste voie :
Dolente sui, quant si po te déduis,
Amis, vois bien que tu perds tous déduis.
Mais au retour, si Dieu plait et je puis,
  Je te donrai paix, solas et joie :
Amis, vois bien que tu perds tous déduis,
Pour ce qu’il faut que face ceste voie.


v.

  Amis, si Dieu me confort,
  Vous arez le cuer de mi