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ZEÏTOUN

montagnes ou dans les défilés, dans une nature sauvage rude.

Les plus beaux d’entre ces poèmes amoureux sont l’Avetch du Bérid et l’Avetch du cheval. Le premier décrit les sites grandioses du mont Bérid, ses forêts pleines de chants d’oiseaux, ses sources pures, ses mines abondantes, la vie joyeuse en été et les isolements amoureux ; il se termine en présentant le Bérid comme une reine qui porte sur les pans de sa robe les deux villes d’Albisdan et de Zeïtoun.

L’Avetch du cheval est un poème d’une fierté incomparable. Un combattant cite les diverses variétés du coursier, sur chacune desquelles il trouve un défaut à reprendre ; il finit en préférant entre tous le cheval couleur de tourterelle ; il loue la longueur et l’épaisseur de sa crinière, la solidité de ses sabots, la souplesse et l’agilité de ses jambes, la fière cabrure de sa tête ; il le monte et s’élance à travers les plaines, vers les montagnes de la Cilicie, en décrivant les spectacles qui s’offrent à ses yeux et en rêvant la maîtresse idéale, la femme robuste et belle, dont les joues lui semblent « de la neige tachée de sang ». Il la trouve, la prend dans ses bras et monte